Holy Varanasi

Ce n ‘est pas sans émotion , que je quitte , de bon matin Kathmandu . Le temps passe si vite … aujourd’hui est déjà le dernier jour de mon visa d’un mois .
Dans une minibus , assise entre un moine tibétain qui récite ses mantras et une française rencontrée à l’ambassade d’Inde , me voilà repartie , pour la Xieme fois vers la route de Pokhara . Cette fois nous bifurquons vers le Sud , direction le Terai pour rejoindre la frontière avec l’Inde .

Saunali . Ville frontière . Welcome to India , nous sommes plongés directement dans l’ambiance . Même à pied , je me faufile avec difficulté entre vélos , rickshaws, voitures, bus ,camions…Je trouve une jeep, qui part une fois remplie à Gorakhtpur.
Ville de transit , sans vraiment d’ intérêt , je n'ai qu’une hâte , c’est de monter dans mon train à 23h et enfin dormir …
Je retrouve l’atmosphère particulière des gares indiennes. Les gens dorment sur les quais , là où ils trouvent un petit carré de place , les chiens font de même … il faut le vivre pour comprendre !
Nuit à bord , réveil avec un « tchota tchai garam »( petit thé brulant )…
Varanasi anciennement Benares …
Le soleil est à peine levé sur le Ganges , ses rayons donnent aux bâtiments et aux Ghats cette couleur si chaude , orangée … les premiers bains de la journée des habitants de la ville , des pèlerins , et les derniers pour les défunts , dans leur habit doré , transportés par les familles , chantants , jusqu’à cette rivière sacrée …

Sur les marches ...

Les odeurs nauséabondes de poubelles , d’urine se mêlent à celles des corps brûlés et de l’encens , de la cuisine épicée dans la rue ….
Les couleurs vives des saris portés par les femmes , les étalages de fruits et légumes appétissants ,les nuances curry , curcuma et cumin , cet orange des milliers d’œillets d’Inde qui honorent les dieux , des tenus des Sadous … contrastent avec la couleur de l’eau du Gange , des cendres des bûchers de crémations , des joues sales des pauvres enfants des rues …

Les sons s’entrechoquent … les chants de cortèges funéraires , qui semblent pourtant gais , les cloches qui sonnent à tue-tête dans les temples Hindous ,les chants et la musique des Pujas , les marchés bruyants , les klaxons , les chiens qui se battent , qui hurlent à la mort et aboient … et puis ce silence … à la nuit tombée , dans les ruelles de la vieille ville … à l’aube , au bord d’un ghat … au zénith , dans cette petite boutique au calme et bien fraîche où l’on trouve textiles et saris …

Varanasi , la ville sainte où se côtoient tant de gens … les pauvres intouchables , qui détiennent le monopole des ghats , les riches pèlerins venant de toute l’Inde , se faire bénir dans les eaux troubles du Ganges et se faire raser la tête , les sadous illuminés , et quelques touristes qui cherchent leur place dans tout ce chaos .

Varanasi fait partie de ces villes pleines de contrastes extrêmes ( si particulier à l’Inde) , qui choquent , qui étonnent , qui bouleversent et remuent les esprits …
J’aime Varanasi , elle nous appelle à la spiritualité , nous ramène en même temps à la dure réalité de la vie , nous rappelle que la mort est là , nous attend tous avant de renaître ailleurs …