C’est seulement aujourd’hui, ce lundi 28 février, que je me décide à finir la dernière étape de la 1ère partie de mon voyage. Là où tout s ‘est arrêté.
Je viens de passer une semaine inoubliable à Calcutta, j’ai rencontré des personnes formidables mais, comme toutes les bonnes choses ont une fin,, je repars une fois de plus le cœur déchiré vers de nouvelles aventures.
Je rejoins Goa, au sud de Bombay en trois jours. On est le 30 décembre, le tourisme bat son plein. Je décide de fêter le 1er de l’an ici et continuer ensuite sur la route du sud dès le début de la nouvelle année.
Il fait très chaud, depuis le début de mon voyage ce sont les premières grandes chaleurs. A peine arrivée, je reconnais déjà certaines routes, bars, magasins que j’avais découvert lors de mon premier voyage ici, il y a environ trois ans.
Le soir, nous décidons, en groupe, d’aller à une fête organisée sur la plage d’Anjuna.
Je ne sais pas encore conduire de scooter ( à 29 ans c ‘est grave je sais, mais je me promets d’apprendre dès le lendemain ! )alors je monte derrière quelqu’un d’autre. Il y a beaucoup de trafic, sur les petites routes de Goa en cette veille du 1er de l’an.
La prudence n’évitant pas les risques, je me retrouve, en une seconde le pied ouvert sur plus de 10 cm. Le choc ne nous a pas fait tomber. On est apparemment passés trop près d’une moto garée sur le bas côté.
Nous nous arrêtons immédiatement. Mon pied est déjà recouvert de sang et je suis au bord de l’évanouissement en voyant le fond de la plaie ouverte !
Très vite je suis emmenée dans un hôpital étrangement vide où on semble m’attendre. On m’installe dans une pièce, au pied de la table, un chien prostré me regarde de ses yeux apeurés. Une heure et vingt points de sutures plus tard me voilà repartie.
J+3
J+12 , les points enlevés et la plaie réouverte...
Cet accident a marqué l’arrêt obligatoire de mon voyage. Ne pouvant pas bouger, je suis restée trois semaines à Goa. Durant tous ces jours d’immobilisation, seule, je suis passée par plusieurs étapes : la colère, due à la stupidité de l’accident, devoir stopper mon voyage, devenir dépendante de personnes qui ne sont même pas proche de moi. J’ai également eu des moments de peur. Est-ce que je risque d’avoir des séquelles, une infection ? Devoir changer mon bandage toute seule, me réveiller une nuit avec ce dernier arraché pendant mon sommeil et au fil des jours ne pas voir de cicatrisation apparente…et puis j’ai rencontré cette femme formidable, Nandini, indienne médecin qui m’a hébergée chez elle et m’a soignée
Elle a pansé ma blessure chaque jour, et aussi mon esprit. Grâce à ses croyances, la manière de penser orientale, elle m’a aidée à passer dans l’acceptation. Je me suis alors posé les bonnes questions. Nandini et moi
Peut être que cet accident devait arriver sur mon chemin, comme un message, un avertissement, que même si tout se passe bien, le risque n ‘est jamais bien loin ? Peut être que je devais rencontrer cette femme, qui m’a tellement donné et appris ? Peut être qu’il fallait que je rentre en France pour retrouver certaines personnes qui me sont très chères ?
Je suis en France. Deux mois après, ma blessure s’est refermée et avec elle tous les moments de doutes, de négativisme, de déception et peurs que j’ai pu avoir pendant ces derniers jours. Mais la cicatrice, toujours un peu sensible, me rappelle chaque jour, que tout peut basculer en un rien de temps, tant en bien qu’en mal.
J’ai été certes coupée dans mon élan et ma motivation mais je sais que je dois continuer cette aventure.
Le 11 mars prochain je m’envole pour le Brésil et je continuerai sur l’Amérique du sud. Je ne me sentais pas prête à repartir là où je m’étais arrêtée. C’est un continent, une culture et une mentalité très différente qui m’apportera aussi beaucoup j’en suis sûre !
Cette expérience, au final, m’a fait grandir et mûrir. C ‘est ça aussi l’aventure !!
Je suis motivée, mon sac et mon passeport m’attendent impatiemment …
1 commentaire:
Toujours passionnant de te lire Mélinukshuk :-)
J'ai hâte de lire la reprise et suite de ton voyage.
Bonne route, Bisou
Malijou
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